Le doublage
Doublage en langue bretonne : naissance il y a quinze ans
Le doublage en langue bretonne a une histoire datée précisément, et il a été mis en place dans la forme qu'on lui connaît encore aujourd'hui par des équipes et dans un contexte dont Corinne ar Mero, présidente de Daoulagad Breizh et l'une des participantes à cette mise en place il y a quinze, donne ici témoignage.
C’est en 1999 que tout a commencé et que le doublage en langue bretonne a vu le jour là où il n’existait rien auparavant. Sans la mise en place d’un outil professionnel cette année-là, on peut penser qu’il n’existerait pas grand-chose aujourd’hui en matière de doublage en langue bretonne. Si Rozenn Milin[1] n’avait pas eu la détermination qu’elle a montré alors, il est peu probable que qui ce soit pourrait aujourd’hui s’enorgueillir du travail accompli, par elle et l’ensemble de l’équipe alors constituée…
1999 : créer des outils
Il y avait bien eu quelques tentatives les années précédentes : on pense notamment aux épisodes d’Ulysse 31, doublés dans les années 80 avec les moyens du bord par les acteurs bretonnants d’alors au sein de ce qui s’appelait FR3, et dont on trouve trace sur le web[2] (générique chanté par Jean-Luc Roudaut), ou bien Yakari (générique chanté par Nolwenn Korbell[3]). Embryons de doublage – quand bien même ils aient été réalisés par des talents incontestables –, mais l’outil dans son ensemble, technique et humain, restait à créer.
En cette même année 1999, le projet de créer une chaîne pour la Bretagne, germé dans les cerveaux de Rozenn Milin et Patrick Le Lay, avait bien avancé vers sa réalisation. Bien entendu, pour Rozenn Milin, très motivée et bretonnante depuis toujours, il n’était pas question d’envisager que cette chaîne ne puisse donner sa place à la langue bretonne. Tenter dès le début de susciter ou de mettre en place les outils de création de programmes en breton, alors que le nombre de techniciens capables de mener un projet de film, de documentaire ou de dessin animé était tellement réduit qu’on s’en souvient à peine, aurait été une tâche bien trop énorme pour s’y atteler alors. Mais tirer parti de l’existant et le doubler en breton, voilà qui permettait d’ouvrir la marche.
Des bretonnant·es compétents et éduqués dans leur langue, des comédien·nes habitués aux scènes bretonnes – vieille tradition bretonne du théâtre oblige –, et d’autres qui s’étaient déjà spécialisés dans la traduction et s’étaient formés à ses techniques particulières, on en trouvait en revanche sans problème. Ce sont ceux-là que Rozenn Milin a contactés cette même année. Mais elle ne leur aurait pas proposé de se lancer dans une activité pour laquelle ils n’auraient pas été formés – on est professionnel ou on ne l’est pas, et maîtriser la langue bretonne n’est pas une compétence professionnelle en soi –, et elle mettait en place, parallèlement, un stage de formation aux métiers du doublage à l’intention de ceux qui se montreraient prêts à la suivre dans cette aventure.
[Lire la suite]
1999 : créer des outils
Il y avait bien eu quelques tentatives les années précédentes : on pense notamment aux épisodes d’Ulysse 31, doublés dans les années 80 avec les moyens du bord par les acteurs bretonnants d’alors au sein de ce qui s’appelait FR3, et dont on trouve trace sur le web[2] (générique chanté par Jean-Luc Roudaut), ou bien Yakari (générique chanté par Nolwenn Korbell[3]). Embryons de doublage – quand bien même ils aient été réalisés par des talents incontestables –, mais l’outil dans son ensemble, technique et humain, restait à créer.
En cette même année 1999, le projet de créer une chaîne pour la Bretagne, germé dans les cerveaux de Rozenn Milin et Patrick Le Lay, avait bien avancé vers sa réalisation. Bien entendu, pour Rozenn Milin, très motivée et bretonnante depuis toujours, il n’était pas question d’envisager que cette chaîne ne puisse donner sa place à la langue bretonne. Tenter dès le début de susciter ou de mettre en place les outils de création de programmes en breton, alors que le nombre de techniciens capables de mener un projet de film, de documentaire ou de dessin animé était tellement réduit qu’on s’en souvient à peine, aurait été une tâche bien trop énorme pour s’y atteler alors. Mais tirer parti de l’existant et le doubler en breton, voilà qui permettait d’ouvrir la marche.
Des bretonnant·es compétents et éduqués dans leur langue, des comédien·nes habitués aux scènes bretonnes – vieille tradition bretonne du théâtre oblige –, et d’autres qui s’étaient déjà spécialisés dans la traduction et s’étaient formés à ses techniques particulières, on en trouvait en revanche sans problème. Ce sont ceux-là que Rozenn Milin a contactés cette même année. Mais elle ne leur aurait pas proposé de se lancer dans une activité pour laquelle ils n’auraient pas été formés – on est professionnel ou on ne l’est pas, et maîtriser la langue bretonne n’est pas une compétence professionnelle en soi –, et elle mettait en place, parallèlement, un stage de formation aux métiers du doublage à l’intention de ceux qui se montreraient prêts à la suivre dans cette aventure.
[Lire la suite]
[1] Voir cet article Wikipedia sur Rozenn Milin : goo.gl/lVH4fX
[2] Voir ici, par exemple : goo.gl/l7SFUd [3] À écouter ici : goo.gl/0zwerv |